jeudi 6 novembre 2008

Yes, he can !

Yes, he can !
Un exemple d'adresse verbale et non verbale





Outre la communication non verbale qu’il maîtrise parfaitement (http://lesoleil-obama-mccain.blogspot.com/2008/10/coupez-le-son-et-obama-gagne-en-body.html), le nouveau président élu des USA nous a offert de vrais bijoux d’expression verbale.
A telle enseigne que depuis janvier 2008, nous proposons aux stagiaires, responsables et personnalités publiques que nous formons de décoder son fameux discours « Yes, we can ». Rappelons que ce cas d’école a été écrit par un jeune prodige de 27 ans : Jon Favreau.

TROIS CLEFS POUR MIEUX COMPRENDRE LA FORCE DU DISCOURS "YES, WE CAN"
1. La structure dialectique
On nous l’enseigne à l’école, et pourtant très vite, nous nous empressons de l’oublier ! Un bon texte, c’est d’abord :

- Une introduction : poser les bases.

- Un développement : commencer le récit en le balisant.

- Un nœud (ou bascule du discours) : faire passer d’une étape à l’autre en changeant de pied.

- Un développement : poursuivre le récit et continuer le balisage.

- Une conclusion : fournir clairement et de façon concise les éléments à retenir.

- Une chute : recourir à une formule, à une image qu’on n’oubliera jamais.

2. La construction en AIDA

Cet acronyme signifie « Attention, Intérêt, Désir, Action »

- L’idée est de commencer par fixer l’attention ;

- de poursuivre en suscitant l’intérêt ;

- de continuer en stimulant le désir d’adhérer à ce que vous dites ;

- et enfin, de faire passer votre public à l’action.

A présent, si vous voulez commencer à découvrir où se situent ces étapes du discours de Barack Obama, cliquez sur : http://www.youtube.com/watch?v=Fe751kMBwms&feature=related




3. La progression dramatique

Une minute et deux secondes pour remercier ses partisans !

Barack Obama prend le temps de prendre son public en considération, de créer un climat d’empathie, en se tournant avec force et complicité vers tous les participants. Ensuite, après ses remerciements à sa concurrente battue (Hillary Clinton), il laisse passer un silence et commence à raconter son histoire optimiste et volontariste.

« Quelque chose se passe en Amérique ». Il pratique en alternant montées verbales et en silences, en balisant son propos d’exemples pratiques, humains. Les formules sont courtes et directes. Barack Obama ne dit pas « je », il dit « vous », il dit « nous ».

A 9 minutes 50, il passe à une vitesse supérieure « Aux Etats-Unis, l’espoir n’est pas une fausse idée » et rappelle des étapes de l’épopée américaine.

A 10 minutes 55, Barack Obama donne une nouvelle impulsion à son discours en lançant « Oui, nous le pouvons », et il scande progressivement ce leitmotiv en gradation, en jouant de plusieurs registres de « Yes, we can ». Le final consiste en une montée tonale à la fois forte et rapide.

La forme de ce discours est si achevée, si « musicale », que plusieurs artistes ont décidé d’en faire le clip de la campagne du nouveau président. http://www.youtube.com/watch?v=jjXyqcx-mYY

Un discours n’est pas une suite de concepts verbaux simplement chargés de "communiquer" : c’est aussi une histoire, une création qui doit toucher juste et fort !


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